Cette semaine, J’ai reçu le téléphone d’une patiente opérée au Moyen-Orient et porteuse de prothèses mammaires PIP. Elle a été alertée par les médias de l’affaire PIP qui déferle la chronique en ce moment et voulait savoir qu’elle attitude adoptée. Malheureusement, la faillite de la Société PIP qui, comme l’illustre le cas de cette patiente, a vendu des prothèses mammaires défectueuses de part le monde empêche les patientes lésées d’espérer un jour obtenir justice.

Les patientes porteuses de prothèses PIP peuvent être divisées en deux catégories. L’attitude est claire pour celles qui présentent une rupture prothétique, il s’agit de retirer rapidement les prothèses. Cette intervention est prise en charge par les assurances maladie. Par contre, dans les cas des patientes sans rupture prothétique, il n’y a pas de consensus clair de prise en charge pour l’instant. Mais, de plus en plus de chirurgien plastique, et j’en fais partie, estiment que le retrait des prothèses PIP est également la solution la plus raisonnable dans cette deuxième catégorie.

En effet, il semblerait que même si toutes les prothèses PIP ne contiennent pas le gel de silicone « non-médical » qui fait tant polémique, il est difficile de savoir quel lot n’est pas défectueux. En ce qui concerne la prise en charge financière du retrait des prothèses sans rupture, en Suisse, les assurances maladie ne semblent pas vouloir pour l’instant prendre en charge les retraits des prothèses mammaires.

En conclusion, si vous avez des prothèses PIP, consultez un spécialiste FMH en chirurgie plastique pour qu’il étudie votre dossier et vous conseille. Le retrait des prothèses PIP dans tous les cas semble être l’attitude raisonnable.

Par ailleurs, je rappelle que le lien entre cancer mammaire et prothèse mammaire n’a jamais été démontré par de très nombreuses études scientifiques qui ont été effectuées depuis de nombreuses années.

Les statistiques montrent qu’il y aurait environ 500’000 patientes porteuses de prothèses PIP dans le monde, dont 30’000 à 50’000 en Europe et environ 250 en Suisse.

Les gouvernements sont divisés sur l’attitude à adopter dans ce dossier. La France, l’Allemagne et la République Tchèque ont décidé de prendre en charge l’explantation chirurgicale chez les patientes porteuses de prothèses PIP. Le Royaume-Unis a une attitude encore peu claire. Puisque, le gouvernement a annoncé qu’il ne prendrait pas en charge la chirurgie. Mais, le secrétaire à la Santé, Andrew Lansley a déclaré récemment que pour certaines patientes l’état pouvait rentrer en matière. Font partie de ces patientes celle qui ont eu une reconstruction mammaire et/ou qui ont été traitées dans une Clinique privée qui a depuis fermé ces portes.

En ce qui concerne le corps médical, L’ISAPS (International Society of Aesthetic Plastic Surgery) qui représente un nombre important des chirurgiens plasticiens dans le monde appuie la décision du gouvernement français et recommande dans tous les cas une explantation des prothèses PIP.

En Suisse, les patientes ne peuvent, pour l’instant, prétendre à une prise en charge par leur assurance maladie de cette chirurgie. Mais, le dossier prend de plus en plus d’ampleur. En effet, les victimes commencent à s’organiser (à travers l' »association 95C » par exemple) et tentent de trouver et éventuellement conduire en justice les responsables helvétiques de ce débâcle.

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